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Mon cœur est une armoire. Ou un placard ou un lave-vaisselle. C’est selon. Les jours, les gestes, les veines. Mon cœur n’est pas un cœur mais un trou. Un pont, une colline verte d’ici avec des vaches blanches et noires qui s’éparpillent. Ici, là-bas, ici-bas, la terre, la mer, le ciel. Mots vides. Trop pleins qu’il faudrait les tordre comme du linge trempé pour en sortir les goûts, les odeurs, les couleurs. À ranger dans l’armoire bien sûr. Ou dans le lave-vaisselle et appuyer sur marche. Ou crève.