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Ce vieux pylône en béton abattu qui traverse le lit du ruisseau au plus creux de la forêt. Depuis l’enfance, un pied devant l’autre à l’équilibre des failles et des mousses, seul sous les ramures sombres, loin des appels et des chemins de passage. Cette petite peur brève de la chute, le souffle lent et au bout un saut sans équilibre sur la butte de terre grasse couverte à l’année de feuilles luisantes. L’eau noire en dessous. Toujours.