44

J’entends le clapot liquide dans mes rêves. Avec l’odeur acide de l’herbe détrempée. Quelques arbres fruitiers se détachent sur une pente très verte comme dans un tableau de Hockney. J’entends le silence qui bat. Avec l’odeur fade de ma sueur. Les yeux grands ouverts à déchiffrer la nuit. 
Construire, déconstruire, reconstruire l’avenir. Jusqu’à la nausée. 
J’entends la voix du passé et le constat du jour. Trop idiot.
Je refabrique tes yeux, rallume ton regard, dessine ton sourire. Deviens peintre dans ma nuit. Efface et recommence jusqu’à l’infiltration du jour. Définitivement idiot. 
J’entends des voix mais où est la mienne. J’entends ta voix de ruisseau malicieux et je m’assois au bord de ma nuit. Comme un idiot.